Sabo, une vraie révélation

Pour son premier contact avec les pros, l'arrière-gauche olympien de 20 ans a réussi son examen.

Mais qui est ce Sabo ? Mais d'où sort ce numéro 33 ? De quel pays vient-il ? Il est noir (sic)? On a entendu de tout dans les tribunes vieillottes du stade de l'Abbé-Deschamps, avant que ne débute cette rencontre. A la mi-temps, cette curiosité s'était muée en séduction. On le trouvait "vraiment pas mal, ce petit".

A la fin, c'était une conviction : l'OM tient en Jean-Philippe Sabo un très bon joueur, un futur pro, à qui il va falloir très vite signer un contrat en bonne et due forme. Car ce garçon de vingt ans (il en aura 21, le 26 février) est tout simplement amateur. Découvert en région parisienne, il y a six ans au sports-études de Chantilly (il est né à Gouvieux, où l'équipe d'Italie avait ses quartiers durant la coupe du monde 1998), il a été formé à l'OM et était encore aspirant au printemps 2006, quand il a été victime d'un traquenard, avec toute l'équipe de CFA2, à Bastia.

Victime d'une double fracture tibia-péroné alors qu'il était en fin de contrat, il n'a pas été lâché par l'OM, qui l'a donc requalifié amateur. Attaquant à l'origine, il s'est ainsi mué après sa blessure en arrière gauche ; comme, bien longtemps avant lui Jean Djorkaeff, Bixente Lizarazu ou Eric Di Meco. Et il brille en CFA2.

Aucun entraînement en commun

Pourtant, il s'agissait hier pour lui d'une véritable découverte. Découverte du haut niveau, mais aussi des pros, car il ne s'entraîne pas avec eux à La Commanderie. Et en deux jours à Dinard, il a juste eu le temps de partager quelques courses, à cause de la tempête qui avait écourté l'entraînement de mardi. Alors, quand on évoque le temps d'adaptation qu'il faut parfois à des professionnels richissimes, il y a de quoi ricaner.

Jean-Philippe Sabo s'est coulé dans l'équipe olympienne avec une facilité étonnante. Sorte de clone de Laurent Bonnart, avec son centre de gravité plutôt bas, sa vitesse de course, sa vivacité de gestes, il a vite imposé sa présence dans le couloir. Ses passes ont été précises, sèches sans hésitation, ses appels intelligents et il y a même ajouté une frappe en première période, pour confirmer son culot. Soutenu par Akalé et Cheyrou, il s'est attiré seulement la sollicitude de ses partenaires, mais aussi des félicitations, comme sur ce tir de Cana, dont il avait impulsé l'action.

Au fil des minutes, logiquement, il a peu plus souffert (voir l'action du but), perdu un peu de lucidité, et gagné quelques crampes. Mais il restera la révélation. Maintenant, on sait donc qui est Jean-Philippe Sabo.

Auteur : Mario Albano (La Provence)




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